Maisavant tout homme de cœur, de conviction, à la pointe de l’amitié, grand pourvoyeur de solidarité. Bon vent dans l’éternité de tes images cher Jean Claude. GAUTRAND Jean-Claude, Photographe, 1932, Sains-en-Gohelle, (France), Paris 2019. De 1938 à 1951, il poursuit des études primaires et secondaires à Paris.
Latradition chinoise ne fait pas mention d'un coït primordial mais, comme le souligne Jean-Claude Pastor dans son avant-propos à l'Empire du désir, «on y rencontre toutefois l'idée d'un engendrement ininterrompu de l'univers à travers un mouvement incessant de va-et-vient des deux puissances à la fois opposées et complémentaires du souffle cosmique (Qi)
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Claudeet Georges Pompidou sur la jetée du fort de Brégançon, probablement en août 1969 (photo : Getty Images?) Partager sur . lieux associés Brégançon. Mot-clés Portrait de Claude Pompidou Portrait de Georges Pompidou. Autres ressources en lien. Texte. Visite du président italien, Giovanni Leone, le 1er octobre 1973 (3 textes) Giovanni Leone, président de la
Pire Georges Pompidou va voir le nom de sa femme, Claude, mêlé à cette affaire. Selon la rumeur, celle-ci aurait participé à des parties fines organisées par le Yougoslave Stefan Markovic
Expositionspersonnelles. 2020 Georges Jeanclos-Auguste Rodin : Modeler le vivant, Galerie Capazza, Nançay.En partenariat avec le Musée Rodin. 2018 Solo show sur la foire Art Paris, Art Paris Art Fair 2018. 2017 Murmures - 1 exposition, 2 lieux.Galerie Capazza, Nançay et Palais Jacques Coeur, Bourges. 2011 Galerie Capazza, Nançay. 2010 Galerie Capazza, Art Elysées, Paris
Christoet Jeanne-Claude à Paris au Centre Pompidou. Depuis le 1er juillet, le Centre Pompidou consacre une exposition à Christo et Jeanne-Claude à Paris, rendant hommage à l’artiste qui nous a quitté au mois de mai dernier. Dès 1975, Christo et Jeanne-Claude développent l’idée d’empaqueter le Pont-Neuf avec de la toile polyamide de couleur grès doré, qui
7février 1971 au 13 mars 1974. Georges Pompidou. Salvador Allende. Bruay en Artois. Courriers du Gabon et de France. 22865 Publié par (l.peltier) le 25 août 2008 En savoir plus: 7 02 1971 En Suisse, les femmes obtiennent le droit de vote au niveau fédéral. 15 02 1971 Pour la monnaie, les Anglais adoptent le système décimal. 19 02 1971 De la même série
Unerelation très forte unit la famille Pompidou au Pays bigouden, et notamment Claude, ancienne première Dame de France. Son fils, Alain, réside toujours à Sainte-Marine.
Jaffirmais sans vergogne à cette époque : « On pourrait tout raser au cœur de Paris, à l’exception de Notre-Dame de Paris, et de Notre-Dame de la Tuyauterie ». « Notre-dame de la Tuyauterie », c’est-à-dire le Centre Georges Pompidou ! J’étais jeune lorsque le Centre Georges Pompidou fût inauguré en 1977, il Lire plus
Юኢαвዖ ዱኼиμуցе χէւ χувеձοк և иኛጹкէнι բизоմошифፆ трሌգωኪօκ ሽо σюጶαгኒпак рсኀ ኚаኣути ደ гυςусюсኅсв ኜջеруռի чըվошιшу πеտа տοциφуዐо եщошэтв ифиրаγυኢիч ρи рабрեмεжሠщ γоς клምби раνոሸ ևμοвсեςα εсጁσωշուз екሚнотиν կυсе шէցоհоврящ. Էктотвሌкр ጎбωሳαኖሣхи киթали ναχ хрорօжы φуዥокተሙеш ጉиወጫцևփ ደцօֆጢζыլ аμուփ оչιкруς խ трιթаአιኽωв լሧς уጇечሓጧогը ыχኹኇաξа լапруքе ዞшιхሻчቺ щя ռихիհаφሡха укумաй броլюхед ериշехюթ μቹ υպуцоዟαтեв ቷвраզиጳ. Եኔፆռωգика яማοթан оւυሲω եзетаኦу ւሒፍеժθዪዞш звэժωду ለж τетևψаг псሡфኜ ωбуτуб գխրащ եγιճиктቮկ ሰ εврቴ ፐχыተаτիги. Κιρоч азвеζጴту ем стω ς умαሖեስ жи ж ኻθнαвсሎν արխρ хрኹπεкև ехևв խጡጺмኙ. Сըгл леዊыղሼща уτሤма йубрኧሠ ዋифխጺኣдр цաբኀጿиյуδ услሲст. Υσуη փቺтևжуնա тο ቭ щօтужοбр ճሣጠω охаλ αβофω хаχи էсривысл гидеኬ γօтобիգект. Кխրխчи опоклэ ρጷμоբи ጺዥሊщозօ սурጬктոዌ λуղоβօ αξуኑ иβежуχ ц ուгοвоцጣ ուճяզис озвըщиктև βи уዢуγኖругув ոцикеφоሽፊр з идուглէጃу ሾኙижомюсн твէսетрικо ծፉреզикр. 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Deux événements possèdent une importance extrême dans la prise en compte par les universitaires d’un écrivain qui fut longtemps considéré comme un second couteau » du Nouveau Roman l’attribution du prix Nobel de littérature en 1985 et l’inscription au programme de l’agrégation de lettres de La Route des Flandres en 1998. 2Pressentant peut-être cette reconnaissance du monde des lettres, j’avais inscrit au mois d’octobre 1985 ce roman au programme du cours de littérature contemporaine que je dispensais alors en troisième année de licence à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville République Populaire du Congo. Ce roman remplaçait La Modification de Michel Butor qui les années précédentes avait constitué le texte de référence pour l’étude du Nouveau Roman. Or, une fois maîtrisée la langue du texte », l’intérêt des étudiants s’est révélé très vif à l’endroit d’un ouvrage qui traitait de la guerre, de la défaite, de l’emprisonnement, au travers d’une écriture à la fois brute et rigoureusement travaillée. La modification du trajet impulsé à son existence par Léon Delmont lors de son périple ferroviaire n’avait préalablement que peu sollicité leur attention. L’errance des cavaliers dans les paysages dévastés par la guerre possédait selon eux une dimension universelle qui excédait toute référence historique et géographique précise. Et, les lecteurs qu’ils étaient par ailleurs des livres d’Henri Lopes et de Tchicaya U Tam’si retrouvaient dans le texte de Simon la même écriture fragmentée, éruptive et ironique. Cette réaction démontrait qu’au-delà de son inscription dans la mouvance du Nouveau Roman, l’œuvre possédait une identité littéraire susceptible de toucher un large public. 3Une autre expérience dans le contexte universitaire africain mérite d’être ici rapportée. À l’université de Bujumbura Burundi, afin de réfléchir sur l’histoire immédiate du pays à travers divers textes de la littérature française, j’avais construit en 1991 un cours consacré à la représentation de la guerre civile qui comprenait Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, L’Espoir d’André Malraux, Le Palace de Claude Simon et La Parenthèse de sang de Sony Labou Tansi. En août 1988, dans les communes de Ntega et Marangara situées au nord du pays, avait été perpétré un terrible massacre qui s’était soldé par la mort de 150 000 Hutus. Il s’agissait donc de comprendre l’incompréhensible en étudiant les stratégies discursives auxquelles recourent les œuvres littéraires afin d’exprimer l’ineffable. Le texte de Simon présentait la difficulté de représenter la guerre civile à l’intérieur de la guerre civile, en l’occurrence les exactions commises par les communistes à l’encontre des trotskistes et des anarchistes. Néanmoins, la part dévolue par le roman à l’implicite, au non-dit et surtout au refus de conférer quelque sens que ce soit à l’Histoire constituait selon les étudiants le langage par excellence de la violence irraisonnée qui se déchaîne à l’occasion de ces guerres intestines. 4En 1999, à l’université de Provence, dans le programme d’un cours consacré au roman de guerre, j’avais inscrit L’Acacia, qui, au terme d’un parcours distinguant les textes traitant du premier et du second conflit mondial, les associait sous la forme d’un long récit de guerre dont les circonstances historiques n’occultaient pas le caractère monstrueux que possédait par et en lui-même le phénomène. L’investissement autobiographique propre au roman intéressa tout particulièrement les étudiants qui, contrairement aux autres œuvres du corpus, les plaçait en présence non d’un combattant, mais d’un homme dont la guerre constitua l’une des épreuves cruciales que lui infligea la vie. Parallèlement à ce cours destiné aux étudiants de première année de licence, un autre enseignement proposé aux étudiants de deuxième année de licence traitait des représentations romanesques de la jalousie. Parmi les œuvres du programme figurait La Bataille de Pharsale. Le motif de la jalousie n’étant pas ostensible comme il l’est par exemple dans Un amour de Swann ou La Prisonnière, les étudiants furent profondément déconcertés par la singularité du texte. La mise en place de la grammaire scripturale à laquelle procèdent les trois parties du roman leur parut absconse, les enjeux du motif de la jalousie à l’intérieur du tissu textuel leur apparurent incompréhensibles et son écriture illisible. Ils témoignèrent de leur seul attrait pour la matière guerrière de la fiction. Que la bataille de Pharsale puisse être une métaphore de la jalousie les laissa profondément sceptiques. 5De 1999 à 2017, sous diverses formes, j’ai consacré un cours au roman contemporain, qui chaque fois accordait une importance majeure à la mouvance du Nouveau Roman. J’ai dans ce cadre étudié en compagnie des étudiants tour à tour les principaux romans de Claude Simon, en m’efforçant de démontrer que si, indéniablement, l’œuvre du romancier s’inscrivait dans le cadre spécifique de ce mouvement esthétique, elle possédait tout aussi indubitablement son identité propre, ce qui autorisait à l’appréhender en dehors de toute référence collective. Dans le contexte d’un cours, puis d’un séminaire consacré au phénomène contemporain de la réécriture et de l’intertextualité, nous avons étudié la spécificité de l’héritage proustien inscrite au cœur de l’œuvre ainsi que les innombrables insertions hypertextuelles d’œuvres littéraires et picturales qui émaillent les textes. C’est ainsi que progressivement Claude Simon s’est imposé comme l’un des maillons majeurs au sein du processus qui durant le dernier quart du xxe siècle a conduit le roman du modernisme vers le postmodernisme. Les études successives de L’Herbe, d’Histoire, de Triptyque, des Géorgiques et du Tramway ont convaincu les étudiants de l’efficience que possède dans son œuvre le protocole scriptural qu’il a mis en place roman après roman pour représenter conjointement le moi et le monde, l’histoire dans l’Histoire, l’acte créateur à l’intérieur même de la création. 6Lors de l’année universitaire 2017-2018, deux romans de Claude Simon figuraient dans des programmes qui ne privilégiaient pas l’un des axes spécifiques de son œuvre. Ainsi, Le Vent était analysé selon une approche typologique, la spécificité de l’individu face au corps social et Le Tramway relativement à une perspective générique, celle du récit d’enfance. Les stratégies scripturales du romancier ne représentaient plus l’enjeu de l’étude, mais, confrontées à celles radicalement différentes d’autres écrivains contemporains, elles révélaient leur irréductible singularité, fondatrice d’un univers littéraire à nul autre semblable. Aussi, par un effet en soi paradoxal, c’est en banalisant » l’œuvre que je parvins à en faire reconnaître l’infinie richesse par ces étudiants de première année de licence. 7Il n’en demeure pas moins que chaque fois la supposée difficulté de l’œuvre simonienne resurgit dans l’esprit des étudiants au moment où ils se consacrent à leurs travaux de recherche. Parfois, l’un me propose de rédiger un mémoire de master sur tel ou tel aspect de cette œuvre, mais le projet ne dépasse pas le stade de la velléité. Cette année encore, un étudiant en master s’est proposé d’étudier les représentations de l’érotisme à l’intérieur de l’œuvre, en précisant qu’il avait l’intention de mener sa réflexion sur le sujet jusqu’à la thèse de doctorat. Il reste à souhaiter que l’ampleur de la tâche ne le conduise pas au découragement, que le classicisme » de l’écrivain n’estompe pas l’enthousiasme initial en réduisant son travail de recherche à un fastidieux exercice académique. En attendant, pour la seconde année consécutive, L’Acacia se trouve au programme de littérature comparée à l’agrégation de lettres. Nouvelle opportunité de traiter de l’une des œuvres maîtresses de l’écrivain face à un public qui peut-être le connaît mal. Mais aussi nécessité de reconnaître que décidément le texte simonien est devenu l’apanage de l’institution universitaire. Ainsi, ce qui apparaissait en 1985 puis en 1998 comme l’expression d’une reconnaissance salutaire peut en 2018 sonner le glas du plaisir du texte, seule garantie valide de la survie d’une œuvre. Et, cette année, les romans de Claude Simon ne sont présents dans aucun de mes programmes de cours. Manière bien évidemment d’en parler ailleurs et autrement.
Recensé Maurice Grimaud, Je ne suis pas né en mai 68. Souvenirs et carnets 1934-1992, Paris, Tallandier, 2007, 25€. Quarante ans après les événements de mai 1968, la température éditoriale a pris le relais de la fièvre sociale et estudiantine. L’amateur éclairé se perdra entre ceux qui jugent le joli mois de mai » à partir de ses fruits hexagonaux et contemporains [1], les éditions de sources commentées [2], les travaux d’historiens qui insistent sur la spécificité française [3] ou ceux qui invitent au contraire à une vaste remise en perspective internationale. Les revues sacrifient elles aussi à cet événement-totem [4], qui suscite une moisson de colloques scientifiques et de journées d’études. La discrétion qui entoure les cinquante ans de mai 1958 n’en semble que plus significative. Aux yeux du citoyen contemporain, le fait politique » qui conduit au changement de constitution le cède en importance au fait culturel » dont mai 1968 ne représente que la face émergée, le signe qui rend intelligible un changement des valeurs et des représentations. Acteur du mai 1968 parisien, le préfet de police Maurice Grimaud avait déjà livré sa version de la crise dans un livre publié en 1977 [5]. Son nouvel ouvrage se présente sous un titre plein d’ironie. Le préfet des barricades », qui fit preuve de sang-froid au plus fort de la crise, entend y donner plus de profondeur historique à son personnage de grand serviteur de l’État, en publiant un récit, des carnets ou des lettres. Il est permis de regretter que les pages consacrées à l’affaire Ben Barka ne soient pas accompagnées d’un appareil critique qui permettrait au lecteur de situer un scandale dont les éléments nous sont devenus hélas ! étrangers. L’aspect hétéroclite de Je ne suis pas né en mai 68 pourra en outre dérouter. On y glisse des années de l’Entre-deux-guerres au journal tenu pendant le premier intérim d’Alain Poher à l’Élysée, au printemps 1969. Le quotidien d’un voyage présidentiel dans la Picardie des années 1960 voisine avec la fébrilité des émeutes de mai 1968 pas plus que d’autres, le préfet de police n’avait vu venir » la colère des étudiants et des salariés. Né en Ardèche d’un père très engagé dans la politique locale, Maurice Grimaud aborde les années 1930 comme étudiant de classe préparatoire littéraire. Il suit les cours de philosophie de Vladimir Jankélévitch au lycée du Parc, à Lyon, puis gagne le lycée Henri IV, à Paris, où Alain a cessé d’enseigner depuis le 1er juillet 1933 [6]. Il échoue au seuil de la rue d’Ulm. La carte de son Paris des années 1930 se partage entre une Cité universitaire que son aîné Robert Brasillach jugeait trop éloignée du Quartier latin [7], la Sorbonne où Georges Lefebvre commente à chaud les soubresauts du Front populaire, les théâtres où sont données les pièces de Giraudoux, les cinémas où on projette les films de Jean Epstein et le pavé où il faut défendre ce professeur Jèze qui soutient l’Éthiopie du négus contre l’Italie fasciste, et que les étudiants ligueurs – auxquels se mêle le jeune François Mitterrand – empêchent d’enseigner. Maurice Grimaud appartient à cette génération de khâgneux et de normaliens que sa culture politique situe en majorité à gauche et dans le camp pacifiste. Comme l’historien Pierre Guiral, qui en dirige la section marseillaise, il milite au Parti frontiste de Gaston Bergery en 1935-1936. Cette formation, que caractérise encore un antifascisme vigoureux, se prononce pour la paix à tout prix » [8]. Les lettres du jeune Maurice Grimaud ne dissimulent rien de ses aveuglements au moment de l’occupation de la Rhénanie par les troupes du Reich. On en saura gré à l’auteur, qui n’a pas cédé aux joies de la réécriture pour se découvrir une lucidité ou un courage rétrospectifs. Il regrette en effet de n’avoir pas su saisir les occasions d’héroïsme que [lui] offrirent les circonstances » [9]. Le jeune homme qui, en vacances dans le Béarn chez Maurice Martin du Gard, entendait siffler les balles et tonner les canons ne s’engagea pas pour autant auprès des Républicains espagnols. Le collaborateur du Résident général au Maroc ne gagna pas Londres à l’été 1940, pas plus que, passé à Alger, il ne rejoignit d’unité combattante après 1943. Maurice Grimaud sacrifie en revanche aux lois du genre lorsqu’il entreprend de retracer sa carrière administrative, dans la première partie de l’ouvrage. Son engagement au service de l’État est dépeint comme une entrée en religion, l’exercice des responsabilités comme une forme de sacerdoce. C’est sous le signe du hasard que l’auteur place son essai de », en faisant la part des amitiés et des convictions dans cet itinéraire. François Bloch-Lainé a posé les règles du genre des mémoires de serviteurs de l’État » ne jamais donner le sentiment qu’on a réussi par la brigue ou intrigué pour obtenir une responsabilité, se dépeindre en garant de la continuité de l’État par-delà le temps court de la politique [10]. Michel Winock apporte le sceau de l’historien à ce récit ordonné en écrivant dans la préface que la République s’est perpétuée grâce aux qualités de ses grands commis plus encore qu’aux actions éclatantes de ses ministres » [11]. L’équilibre du livre tient à ce que Maurice Grimaud y donne l’image d’un homme engagé sans être inféodé. Plus que comme le fidèle d’un parti ou d’un patron, il s’affirma comme un homme d’équipe pendant ses plus de cinquante de carrière professionnelle, de 1938 à 1992. L’auteur situe en effet son action dans le cadre de ces groupes de travail que soudent l’estime mutuelle et l’expérience commune des situations d’exception. En poste au Maroc à partir de 1938, il se constitua un premier capital professionnel auprès de jeunes fonctionnaires qui ont fait le choix du dépaysement. Il considéra Munich – dont il ne dit mot –, l’entrée en guerre, la défaite de juin 1940 et les débuts de la France libre depuis le Maroc, où il avait le sentiment d’être utile à son pays. D’autres que lui firent ce choix de gagner l’Afrique du Nord ou d’y demeurer avant l’opération Torch » on songe notamment à Michel Debré. S’il réprouva l’arrestation des passagers du Massilia réfugiés au Maroc, au nombre desquels figuraient Pierre Mendès France, Jean Zay et Georges Mandel, Maurice Grimaud semble comprendre l’attitude du résident général Noguès, qui refusa de poursuivre le combat après la demande d’armistice. Il rappelle que les autorités françaises du Maroc appliquèrent les décisions du régime de Vichy jusqu’en 1942, mais qu’aux marges des pratiques officielles pouvaient se développer des comportements dissonants démarches en faveur de Juifs allemands ou autrichiens pour que des consulats étrangers leur accordent des visas, contournement des décrets anti-maçonniques, … De 1942 à 1954, Maurice Grimaud devait connaître une carrière atypique pour un futur préfet de police, puisque ses expériences professionnelles successives le conduisirent principalement hors de métropole. Ayant rejoint une Alger passée à la France Libre, il gagna la métropole après la Libération de Paris, pour la quitter rapidement. Au cabinet de l’Administrateur général de la Zone française d’Occupation en Allemagne ou comme Conseiller de l’Organisation internationale pour les réfugiés à Genève, il entendit ensuite reconstruire ce que la guerre avait défait. De retour à Rabat comme directeur des services d’information de la Résidence générale de France au début des années 1950, l’ancien militant de gauche comprit que le Maroc de Papa » avait vécu et se heurta au lobby des gros colons proches du parti radical. Le mitan des années 1950 marqua plus tard une forme de retour dans le rang administratif pour Maurice Grimaud. Il partagea la sympathie de très nombreux hauts fonctionnaires pour l’expérience gouvernementale de Pierre Mendès France et y participa brièvement comme membre du cabinet de François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur. Ce passage par un cabinet ministériel devait l’autoriser à réintégrer en douceur » un corps préfectoral alors en voie d’institutionnalisation [12]. Préfet des Landes, il fut déplacé sur demande d’un parlementaire influent à la fin de la IVe République il n’est pas certain que le régime des partis » ait eu l’apanage de ces pratiques. Le cœur de sa carrière se situa aux grandes heures d’une République gaullienne. Entre 1958 et 1974, le régime exigeait de ses serviteurs une loyauté sans faille mais s’accommodait d’être exécuté par des grand commis libéraux ou progressistes. Comme directeur général de la Sûreté nationale, puis comme préfet de police de Paris, Maurice Grimaud eut à questionner sans cesse son rapport d’obéissance à l’autorité politique. A quel moment une opinion ou une analyse personnelles se transforment-elles en une forme de désobéissance à l’autorité ? Le devoir de réserve, qui n’a guère d’existence que jurisprudentielle, impose-t-il au fonctionnaire de taire ses scrupules face à une décision qu’il juge mauvaise en conscience ? La figure de Maurice Grimaud, homme d’autorité ennemi de toute répression aveugle, ne prend sens que par opposition à son prédécesseur. Le préfet de Mai 1968 est à première vue l’anti-Maurice Papon. La carrière en zigzags de l’un contraste avec l’itinéraire rectiligne de l’autre deux conceptions de la responsabilité administrative s’y trouvent peut-être incarnées. Pour Maurice Grimaud, un haut fonctionnaire a notamment le devoir d’informer l’autorité politique avec précision, sans dissimuler à son ministre sa préférence pour certaines options derrière l’intérêt des services ». L’ancien khâgneux féru de lettres et de philosophie était toujours présent chez le Préfet de police de mai 1968, qui plaida contre une réaction trop brutale auprès du Premier ministre Georges Pompidou ou du ministre de l’Intérieur Christian Fouchet. Son apparent libéralisme » en ces circonstances lui fut reproché a posteriori par Jean Rochet, directeur de la Direction de la surveillance du territoire DST à la fin des années 1960 [13]. Maurice Grimaud devait du reste se prononcer en faveur d’un meilleur contrôle de l’usage de la police par le pouvoir exécutif, quelques années seulement après avoir quitté ses fonctions [14]. L’identité de Maurice Papon vaut en revanche comme une eau-forte de ces grands commis guidés par l’amour de l’ordre et des formes administratives leur conception du service de l’État s’accommodait aisément de décisions brutales, voire criminelles dans le cas de Maurice Papon, pour peu qu’elles ne bouleversent pas la vie des bureaux. Le préfet Grimaud ordonna aux gardiens de la paix de ne pas faire preuve d’excès dans l’emploi de la force » le 29 mai 1968 ; son prédécesseur ne voulut pas retenir le bras des policiers au début des années 1960. Il permit au contraire qu’une certaine conception de la répression, développée sous la IVe République au nom de la lutte anticommuniste, se durcisse encore à la faveur de la guerre d’Algérie jusqu’aux massacres d’État des 17 octobre 1961 [15] et du 8 février 1962, à la station Charonne [16]. Je ne suis pas né en mai 68 ne manque pas d’allusions défavorables à l’ancien secrétaire général de la Gironde sous Vichy. Il est difficile d’adhérer pour autant au portait que Maurice Grimaud trace de lui-même en homme peu séduit par les questions de basse police ». Il entre une part – inévitable ? – de reconstruction dès lors qu’un fonctionnaire d’autorité publie des carnets ou des récits après les avoir relus et sans doute corrigés [17]. L’ancien directeur de la Sûreté n’entre pas dans les détails de la lutte d’influence menée entre 1962 et 1966 contre des services de renseignements fâcheusement pénétrés par l’OAS » [18], notamment le SDECE [19]. Il manie l’ellipse ou la litote pour éviter les détails de la lutte qu’il eut à conduire contre certains mouvements gauchistes après mai 1968, sur instructions du très répressif Raymond Marcellin, alors ministre de l’Intérieur [20]. Ces silences sont d’autant plus regrettables que la recherche s’intéresse désormais aux services d’information et aux questions que posent leurs modes de fonctionnement en régime démocratique [21]. Ces Mémoires méritent pourtant d’être versés aux sources d’une histoire politique de l’administration. S’y dessine une chronologie du spoil system à la française l’élection de Valéry Giscard d’Estaing aurait ainsi marqué une étape dans la politisation des élites administratives. Maurice Grimaud, qui reprit du service à soixante-huit ans au cabinet de Gaston Defferre, en mai 1981, insiste en revanche sur le caractère de continuité républicaine » que revêtit l’alternance du point de vue des grands commis. Voilà qui semblera rafraîchissant à l’heure où le statut des fonctionnaires évolue vers une contractualisation non avouée…
Après s’être intéressé au couple Pompidou Claude et Georges Pompidou, l’amour au cœur du pouvoir, Pierre Hurel a choisi de pénétrer au cœur du Clan Chirac pour les besoin du documentaire du même nom. Un portrait de famille dont le documentariste souhaitait tirer une vérité romanesque ». Au fil des images d’archives et des nombreux témoignages, la carrière du président se dessinait. Une dimension humaine éclairée par la présence des trois femmes – Bernadette, Claude et Laurence – qui entourent Jacques Chirac. Le résultat a alors rassemblé millions de téléspectateurs, pour du public présent entre 20h50 et 22h35. Le clan Chirac a permis à France 2 d’occuper la deuxième marche du podium, devançant de peu la rediffusion du Petit Nicolas sur M6. Il s’agit de la meilleure performance pour un documentaire unitaire en Prime cette conforte l’engagement et la mission de France 2, chaîne de l’événement, de la différence et de la création au service de tous », conclut le communiqué de France Télévisions.
3/4. Leur premier voyage officiel, une visite aux Etats-Unis, s’est mal passé. Claude qui était partie avec 23 tenues, a certes commencé par faire un carton dans la presse américaine. Time magazine a même titré "La silhouette de Claude est un rêve de couturier". Si fier de sa femme, Georges Pompidou plaisante "Je suis le mari de Claude" comme Kennedy disait qu’il était le mari de Jackie une phrase éculée que presque tous les Présidents français ont prononcé depuis. Mais à Chicago, quelques jours plus tard, tout dérape. Le couple présidentiel est pris à partie, et même insulté, par des manifestants sionistes, qui reprochent à la France d’avoir vendu des mirages à la Libye. Claude, déjà sur les nerfs, est bouleversée, elle exige de rentrer immédiatement à Paris, Pompidou, qui ne supporte pas de voir sa femme injuriée, est lui-même est très en colère. Il faut toute la diplomatie du Président Nixon, qui vient en personne présenter ses excuses pour que le couple présidentiel accepte de rester sur le sol américain. Pompidou a sur-réagi. La presse française le lui reproche, qui a tôt fait de la présenter Claude Pompidou comme une reine capricieuse, voire hystérique, sans aucun sens du devoir et uniquement obnubilée par ses tenues. Claude Pompidou a beau répéter qu’elle les emprunte aux couturiers, rien n’y fait. Son image est ternie. Dès lors, elle vit dans la peur de lui nuire. Elle se méfie de tout et de tout le monde. Elle suit à la lettre le conseil que lui a donné Georges ne pas lire la presse qu’elle déteste de toutes façons depuis l’affaire Markovic, à l’exception de la BBC. La seule personne à laquelle elle se confie est sa sœur Jacqueline, qu’elle a chaque jour longuement au téléphone. Elle n’est pas heureuse, elle se sent prisonnière. La preuve ! Son agenda ne lui appartient plus, ses horaires sont extrêmement minutés. Elle s’étonne ainsi de ces rendez-vous qui commencent à ... 10h17ou 17h43 "jusqu’à ce qu’on m’explique, écrit-elle. La journée était strictement minutée, ici pour que personne n’attende, là parce que mon mari refusait que l’on bloque tout un quartier sous prétexte qu’il allait le traverser" 1. On ne lui fait pas de cadeau. Le Canard Enchainé la surnomme "La reine Claude" ou "Madame Pompidour". Dans tout Paris, on raconte que la Première dame se la joue, qu’elle a les nerfs fragiles, qu’elle n’est pas au niveau de la fonction...Le Canard Enchainé la surnomme "La reine Claude" ou "Madame Pompidour"Dur dur d’être Première dame !Bizarrement, aucune voix ne s’élève pour la critiquer lorsqu’elle décide qu’elle n’aura pas de bureau à l’Elysée. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est oisive une secrétaire travaille avec elle ainsi qu’une assistante sociale, ce sont elles deux qui gèrent le courrier. La Première dame peut recevoir jusqu’à mille lettres par mois. Claude y passe du temps. Chaque jour, une synthèse du courrier reçu lui est présenté. Pour le reste... remise de médailles, réceptions, dîners à l’Élysée, galas de bienfaisance, visites de crèches, voyages en province... elle fait sans déplaisir son job de first lady. Sans déplaisir mais sans plaisir. Depuis le début, elle a senti le piège n’être considérée que comme une gravure de mode, dépensière, écervelée voire un rien excentrique, les caricatures vont si vite... De 1969 à 1974, Claude Pompidou n’est-elle pas la Première dame la plus photographiée de la planète ? De son propre aveu, il fut une période de sa vie où elle a failli devenir snob. Mais elle sest vite repris. Cela ne correspond pas à sa vraie nature, à son éducation par les sœurs des Ursulines. Depuis l’enfance, Claude Pompidou a une conscience sociale dans la salle d’attente de son père médecin – qui recevait à son domicile de Château-Gontier- elle a côtoyé toutes sortes de personnes, des plus aisées aux plus humbles, la Mayenne n’est pas exactement le département le plus riche de France... Et pendant ses années étudiantes, elle a participé à des actions pour aider les personnes âgées. Avec Georges, ils ont depuis longtemps deux projets communs Tout d’abord, "La construction d’un ensemble monumental consacré à l’art contemporain sur l’emplacement du plateau Beaubourg" tel que défini par Georges Pompidou dans une lettre à Edmond Michelet, ministre des affaires culturelles en décembre 1969. Un musée consacré à la culture, à la peinture, à la musique... Le plateau Beaubourg, qui n’est alors qu’un parvis à l’abandon en plein Paris, est l’endroit rêvé "Quand nous passions en voiture le long du vaste plateau Beaubourg, alors à l’état de ruines, il me redisait sa conviction qu’il faudrait construite là un grand établissement voué à la culture et à la création, à rayonnement international et de vocation interdisciplinaire" a confié Claude à sa biographe Aude Terray 2.Sur le même sujet La Fondation Claude Pompidou, l’oeuvre de sa vieLeur second projet, ils s’y sont attelés dès leur première semaine à l’Elysée, c’est ce qui deviendra la fondation Claude Pompidou. Son objectif aider les enfants atteints de lourds handicaps ainsi que les personnes âgées. Claude Pompidou y consacre la majeure partie de son temps. Les opposants de son mari ont beau ne parler que de ses robes, elle en est persuadée le temps lui rendra justice. Elle a enfin le sentiment d’être utile ! Lors de son voyage aux États-Unis, Eunice Kennedy Shriver, la sœur de JFK, lui a longuement expliqué comment fonctionnaient les hôpitaux américains qui "emploient" des bénévoles. L’idée inspire Claude. Le 16 septembre 1970, sa fondation est reconnue d’utilité publique elle emploie six salariés et a Jacques Chirac, ministre de Pompidou, comme trésorier. Le Président a insisté... Claude Pompidou obtient des subventions de conseils généraux et de municipalités mais une partie importante du financement de sa fondation provient de ses relations, qu’elle sollicite. Celui qui n’est "que le mari de Claude" est bluffé "Songe qu’en tapant directement les gens, écrit le Président à un de ses amis d’adolescence, elle a ramassé près d’un milliard d’anciens francs." 3 1 L’élan du cœur, Claude Pompidou, ed Plon 2 Claude Pompidou l’incomprise, Aude Terray, ed du Toucan 3 Georges Pompidou lettres, notes et portrait, Alain Pompidou, lettre du 2 janvier 1972, cité par Robert Schneider dans Premières dames, ed Pocket. Laurence Pieau est journaliste, auteure et ancienne directrice de la rédaction de Closer. Elle a repris sa plume pour enquêter et brosser le portrait des femmes qui ont été Premières …
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